Goé (commune de Limbourg)
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Eglise Saint-Lambert de Goé
Depuis la fusion des communes en 1977, Goé fait partie de la commune de Limbourg en province de Liège. Son église est un des onze clochers Tors que l'on trouve en Belgique (ICI).
Le clocher
S'il tourne, on peut voir que le clocher penche également dans sa partie supérieure. La cause de l'inclinaison serait un manque de pièces raidisseuses au niveau des enrayures.
Enrayures
ICI
Le choeur
On aperçoit le choeur, ses vitraux, la théothèque à gauche et le trabes (tref ou perque) aussi dénommé la poutre des apôtres.
Le terme trabes provient du latin "trabes doxalis" qui signifie "poutre de gloire".
C'est une poutre qui est placée transversalement entre les sommiers d'un arc triomphal (arc de maçonnerie séparant la nef et le chœur d'une église), à l'entrée du transept ou à l'orée de l'abside.
Les douze apôtres sont :
- Pierre (Simon-Pierre)
- André (frère de Pierre, dit le Protoclet)
- Jacques le Majeur
- Jean (frère de Jacques, tous deux fils de Zébédée)
- Philippe
- Barthélemy
- Thomas
- Matthieu ;
- Jacques le Mineur (fils d'Alphée)
- Jude (appelé aussi Thaddée)
- Simon le Zélote
- Judas Iscariote (remplacé par Matthias après sa mort).
De gauche à droite
?, Saint Simon, saint Paul, saint Jacques le Majeur
De gauche à droite
Saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Jude, saint Jean
De gauche à droite
Saint Jude, saint Jean, Jésus, saint Pierre
De gauche à droite
?, Saint André, saint Jacques le Mineur, saint Thomas
De gauche à droite
Saint Jacques le Mineur, saint Thomas, saint Barthelemy, ?
Au dessus de la poutre : le Christ en croix avec Marie et saint Jean.
La théothèque
Le curé Géron, constatant sa dégradation, la fit installer dans le choeur et l'on ajouta un étage supplémentaire en 1911.
La forme est ronde mais le plus souvent les fonts-bâptismaux romans ont une forme octogonale. Ecoutons Louis Mâle :
"La forme octogonale des fonts baptismaux, qu'on voit adoptée dès les temps les plus anciens et qui persiste pendant toute la durée du moyen âge, n'est pas un pur caprice. Il est difficile de n'y pas voir une application de l'arithmétique mystique enseignée par les Pères. Pour eux. le nombre huit est le chiffre de la vie nouvelle. Il vient après sept qui marque la limité assignée à la vie de l'homme et à la vie du monde. Huit est comme l'octave en musique : par lui tout recommence. Il est le symbole de la vie nouvelle, de la résurrection finale et de la résurrection anticipée qu'est le baptême."
Extrait de: Mâle,Emile. "L'art religieux du XIIIe siècle en France : étude sur l'iconographie du moyen âge et sur ses sources d'inspiration"
Les vitraux
Ils ont été créés par les ateliers Osterrath de Tilff que j'ai déjà évoqué ICI. Six font référence à la vie de saint Lambert Je n'ai malheureusement pas de photo du troisième vitrail.
- Piété : évoque son éducation
- Humilité : consécration et intronisation
- Apostolacité : évangélisation, conversion ...
- Obéissance : exilé, il devient moine à Stavelot
- Sacrifice : son martyre par Dodon (17 septembre 708)
- Glorification : transfert de son corps de Maastricht vers Liège
3 Apostolacité
manquant
La meilleure représentation de l'assassinat de saint Lambert est le diptyque dit "Palude" conservé au musée Curtius à Liège. C'est en effet le riche chanoine Henri ex Palude qui l'a offert à la cathédrale Saint-Lambert.
On y voit au recto : la nativité.
mais aussi l'assassinat de saint Lambert et de ses deux neveux par Dodon sur ordre de Pépin de Herstal. Il avait refusé le mariage de Pépin avec Alpaïde sa maîtresse car il avait répudié sa femme légitime.
Henri ex Palude figure en blanc sur le tableau
Au revers les peintures sont en grisaille.
Le christ et la femme adultère
L'église de Goé possède, bien sûr une statue de saint Lambert.
Le retable de sainte Elisabeth de Hongrie (1207-1231)
Née en 1207, elle est la fille du roi de Hongrie André II. Elle épousa le margrave Louis IV de Thuringe qui décéda lors d'une croisade. Chassée par sa belle-mère, elle entra dans le tiers ordre franciscain.
Elle est connue pour deux miracles.
Le miracle des roses : dérobant dans la cuisine du château desvivres pour les donner aux pauvres, elle fut surprise, par son beau-frère. Elle lui affirma qu'elle transportait des roses pour faire une couronne et les vivres se sont transformées en roses dans la corbeille. C'est la raison pour laquelle elle est souvent représentée avec des roses sur le pan de sa robe.
Le miracle du lépreux : elle installe un lépreux dans son lit. Le landgrave horrifié reconnaît finalement, "avec les yeux de l'âme", le Christ sous l'apparence du lépreux. .
Le maître autel
Il date aussi de 1911 en marbre et en cuivre poli.
A gauche et à droite : les noces de Cana et la dernière Cène.
Au centre, le christ crucifié avec Marie et saint Jean
Au niveau du tabernacle d'un côté : l'agneau de l'apocalypse. Celui-ci est présent à de nombreuses reprises dans la bible, en particulier dans l'apocalypse où il préfigure Jésus (Ap 5 : 6, Ap 5 : 8, Ap 5 : 12, Ap 6 : 1, Ap 7 : 9, Ap 7 : 13,14, Ap 7 : 17, Ap 13 : 11, Ap 13 : 12, Ap 14 : 1, Ap 14 : 10, Ap 15: 3, 4, Ap 16 : 17, Ap 19 : 7, Ap 19 : 9).
De l'autre côté : une hostie
ecce panis angelorum : voici le pain des anges
partus cibus viatorum : nourriture à donner aux voyageurs
L'ancien maître autel
Au fond : ancien maître autel
Il date de 1552 avec les attributs des 4 évangélistes. Il est malheureusement peu mis en évidence.
Le retable de Marie
Il date de 1910 et présente sept scènes douloureuses de la vie de Marie comme : la fuite en Egypte, le massacre des innocents, la crucifiction, la descente de croix.
N.B. : dans le cimetière adjacent à l'église : carré militaire.