Charleroi (Roux)
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Charleroi
Roux
Depuis la fusion des communes en 1977, Charleroi regroupe :
I. L’ancienne ville de Charleroi
II. Dampremy
III. Lodelinsart
IV. Gilly
V. Montignies-sur-Sambre
VI. Couillet
VII. Marcinelle
VIII. Mont-sur-Marchienne
IX. Marchienne-au-Pont
X. Monceau-sur-Sambre
XI. Goutroux
XII. Roux
XIII. Jumet
La révolte sociale de 1886
Du 19 au 29 mars 1886, des grèves et émeutes ont lieu dans tout le bassin industriel. Il y a une crise économique et les inégalités sociales sont de plus en plus importantes.
Le 17 mars, à Liège, un groupe anarchiste placarde des affiches appelant à fêter place saint-Lambert le 15ème anniversaire de la commune de Paris.
La manifestation part le soir du 18 mars de la Place Saint-Lambert et est suivie par un meeting au Café national qui était situé au N°23 de la Place Delcour.
Plaque installée en 2021 (ICI)
Dans la région de Charleroi, une grève débute au charbonnage du Bois Communal de Fleurus.
Le 26 mars 1886, les houillères du bassin de Charleroi cessent leur activité. Un rassemblement a lieu à 9h sur la place de Gilly
Le 27 mars, la région de Charleroi est placée en état de siège. 22 000 réservistes sont rappelés et c'est le lieutenant-général Alfred van der Smissen qui est chargé de rétablir l'ordre.
Il arrive à Charleroi vers 7 heures du matin. Il autorise les habitants à s’armer afin d’assurer eux-mêmes leur défense. Il donne l'ordre de tirer sur les grévistes sans sommation
Une fusillade a lieu dans la journée à Roux, lorsque des grévistes croisent une patrouille de bourgeois. Une dizaine de personnes meurent. Il y a quatre blessés graves et quatre succomberont à leurs blessures. Le "bilan" est de dix-neuf morts.
Alfred van der Smissen se retire à l'âge de 67 ans et se suicide par balle en juin 1895.
Les évènements vont s'accélérer et dès le 15 avril 1886, Léopold II signe l'arrêté royal intitulé "Comité chargé de s'enquérir de la situation du travail industriel dans le royaume et d'étudier les mesures qui pourraient l'améliorer".
Le Roi, se basant sur les travaux de cette commission d'enquête prononce, le 9 novembre 1886, le discours du Trône où il annonce un important programme de réformes. Les premières lois sociales verront ainsi le jour au cours de la session législative 1886-1887
Extrait le plus souvent reproduit
« La situation des classes laborieuses, affirme-t-il, est hautement digne d’intérêt et ce sera le devoir de la législature de chercher avec un surcroît de sollicitude à l’améliorer. Il est juste que la loi entoure d’une protection spéciale les faibles et les malheureux. Il convient notamment de favoriser la libre formation de groupes professionnels, d’établir entre les chefs d’industrie et les ouvriers des liens nouveaux sous la forme de conseils d’arbitrage et de conciliation, de réglementer le travail des femmes et des enfants, de réprimer les abus qui se produisent dans le paiement des salaires, de faciliter la construction d’habitations ouvrières convenables, d’aider au développement des institutions de prévoyance, de secours, d’assurances et de pensions, et de chercher à combattre les ravages de l’ivrognerie et de l’immoralité »
A Roux, seuls deux monuments évoquent ce drame.
Au cimetière communal
Le Parti Ouvrier Belge avait été créé le 5 avril 1885.
Place Wauters
Le second se trouve place Wauters où s'est déroulée la fusillade. Il fut réalisé à l'initiative de l'ex-échevin Monsier Gérard Monseux.
Les défenseurs
Ils sont cependant condamnés à vingt ans de travaux forcés. Mais sous la pression, ils bénéficieront d'une mesure d’amnistie en 1888.
Musée de Nimy (ICI)
N.B. : Le peintre Robert Koehler (d'origine allemande mais oeuvrant et y décédant aux Etats-Unis) se serait inspiré de ces grèves de 1886 pour réaliser cette toile.